De l’Arc de Triomphe aux écoles de Dreux et Vernouillet, la flamme du Soldat inconnu a entamé un voyage symbolique. Ramenée par des élèves de CM2, elle deviendra, le temps d’une semaine, un relais de mémoire avant les commémorations du 11 novembre.
Sous l’Arc de Triomphe à Paris, ce lundi 3 novembre, 71 élèves de CM2 de Dreux et de Vernouillet ont assisté à la cérémonie du ravivage de la flamme du Soldat inconnu, aux côtés de leurs enseignants, de représentants du monde associatif patriotique local et des élus des deux communes. Un moment solennel qui s’est transformé en une aventure citoyenne et éducative, puisque la délégation a ramené la flamme de la Nation en pays drouais pour une semaine de sensibilisation au devoir de mémoire, avant les cérémonies du 107e anniversaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale.
Depuis 1923, la flamme qui éclaire et veille sur la tombe du Soldat inconnu symbolise le souvenir de tous les combattants tombés pour la France. « Elle rend hommage à nos anciens, mais aussi à tous les soldats morts récemment en opérations extérieures. La flamme rappelle que la liberté et la paix ont un prix. », souligne Frédéric Covet, à la tête du Comité d’entente des groupements patriotiques et de mémoire de Dreux. C’est grâce à l’association des Marins et marins anciens combattants du pays drouais, également présidée par Frédéric Covet et adhérente à la Flamme du Soldat inconnu, que ce symbole national a pu être accueilli à Dreux. « C’était un souhait de longue date, mais il a fallu près de neuf mois de démarches et de préparation pour concrétiser ce projet ».
Du 4 au 10 novembre, la flamme du Soldat inconnu circulera dans les classes de CM2 de Dreux et de Vernouillet. « Nous avons ciblé les CM2 car cette période de l’Histoire est abordée dans leur programme scolaire. Les enseignants, accompagnés de représentants d’associations patriotiques, pourront expliquer la portée de cette flamme. C’est important que les jeunes générations prennent conscience que notre liberté a été obtenue au prix de nombreux sacrifices », a expliqué Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux, quelques minutes avant le départ du groupe pour Paris, transporté à bord de deux bus mis à disposition par la Ville. Une conviction partagée par le maire de Vernouillet, Damien Stépho, qui y voit aussi « une occasion de créer une boucle vertueuse d’apprentissage et de citoyenneté ». Pour Frédéric Covet, l’enjeu dépasse en effet le simple cadre du scolaire : « Aujourd’hui, il n’y a plus de Poilus vivants : c’est donc le moyen de se rappeler de nos aïeux disparus. Depuis la fin du service militaire, le lien entre les armées et la Nation s’est distendu. Il faut donc multiplier les événements pour se souvenir. »
Cette démarche s’inscrit dans la continuité des actions menées par la Ville de Dreux pour entretenir la mémoire collective, comme le rappelle Christine Picard, adjointe au maire déléguée aux relations avec les associations patriotiques : « Deux ans et demi après notre déplacement à Ethe-Virton, en Belgique, sur les traces d’un régiment drouais décimé pendant la Grande Guerre, et un an après la célébration des 80 ans de la Libération, cette flamme vient prolonger ce travail de mémoire auquel la jeunesse doit continuer d’être associée. Dans un contexte où la guerre frappe encore aux portes de l’Europe, il est essentiel de rappeler que des hommes et des femmes meurent toujours pour la liberté. »
Ce parcours de mémoire connaîtra son point d’orgue le 11 novembre. La flamme sera ravivée à Dreux, où la cérémonie se tiendra à 11 heures au Monument aux morts, dont les lettres ont été redorées gracieusement par l’entreprise drouaise Maini Pompes funèbres. Les habitants sont invités à venir nombreux partager ce moment de recueillement et d’hommage, avant de découvrir à la chapelle de l’Hôtel-Dieu une exposition consacrée à la Grande Guerre.
Le saviez-vous ? Un lien unit Dreux à l’Arc de Triomphe où repose la tombe du Soldat inconnu. C’est en effet le roi Louis-Philippe, dont la sépulture repose à la Chapelle royale de Dreux, qui acheva la construction de l’un des monuments les plus emblématiques de France en 1836. Près de deux siècles plus tard, ce symbole national revient, par la flamme, jusqu’en pays drouais — un bel écho entre histoire, mémoire et transmission.
