Le laboratoire pharmaceutique drouais spécialisé en gastrologie et ORL double ses capacités de production et compte embaucher une cinquantaine de personnes. Son site de Dreux produira deux nouveaux médicaments destinés à la cancérologie.
Il y a plus de cinquante ans que l’unité de production de Norgine s’est installée à Dreux, rappelle Christopher Bath, le PDG du groupe pharmaceutique basé à Amsterdam (Pays-Bas) : « Et nous n’avons jamais cessé de grandir parce que nous avons trouvé ici de très bonnes conditions de développement ». Et la première d’entre-elles, c’est une équipe de 156 salariés « au savoir-faire très précieux », insiste le directeur de l’usine drouaise, Cédric Aillerie, Directeur du site qui s’étend sur plus de 4.000 m² rue Ethe-Virton. Le grand patron du groupe a fait le déplacement, mardi 16 juillet, pour annoncer un investissement de 18 millions d’euros.
Une excellente nouvelle pour Jean-Michel Poisson, 1er adjoint au Maire, qui représentait Pierre-Frédéric Billet : « Notre maire est aussi 1er vice-président de l’Agglo au développement économique et nous ne pouvons que nous réjouir de cet investissement qui pérennise l’entreprise sur notre commune. Norgine avait déjà investi 8 millions en 2018 pour produire le Movicol. 18 millions aujourd’hui, c’est énorme et nous serons naturellement très à l’écoute s’il est nécessaire d’aider encore Norgine ».
Les 18 millions d’euros sont destinés à installer de nouvelles unités de fabrication et de conditionnement de médicaments de gastro-entérologie de nouvelle génération. Il s’agit en particulier d’un produit utilisé dans le dépistage du cancer colorectal et d’un autre destiné aux enfants suivant une chimiothérapie, détaille Cédric Aillerie : « Ces soins ont des effets secondaires très pénibles, comme la perte de l’ouïe. Ce nouveau médicament lutte contre ce type d’effets secondaires. Norgine est très attaché à travailler à l’amélioration des soins ; lorsqu’il s’agit d’améliorer la prise en charge des enfants, c’est encore plus valorisant. Et émouvant ».
Le dépistage du cancer colorectal est « un enjeu de santé publique », souligne Jean-Michel Poisson. 17.000 personnes en meurent chaque année, alors que 90 % de ces cancers pourraient être soignés s’ils étaient dépistés à temps.
L’installation des nouvelles unités de production nécessitera de surélever un des bâtiments de 5 mètres pour gagner 300 m² de surface. Le lancement effectif de la production est programmé pour le premier semestre 2026 : « L’objectif est de doubler notre production actuelle en passant de 13 à 26 millions de boîtes de médicaments produites chaque année à Dreux ».
Le groupe Norgine est implanté dans seize pays d’Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il a été créé en 1906 à Prague par le Dr Victor Stein qui a réussi à extraire l’alginate de sodium d’algues importées de la mer du Nord, qu’il nomme Norgine.
Le groupe possède deux usines de production et de conditionnement de médicaments, l’une à Hengoed (Pays-de-Galles) et celle de Dreux. 156 personnes travaillent sur le site drouais ; la création des nouvelles unités de production réclamera d’embaucher une cinquantaine de personnes en plus.
80 références de médicaments sortent aujourd’hui de l’entreprise drouaise pour un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros. 24 millions de patients dans le Monde consomment des médicaments Norgine.
La moitié des médicaments produits à Dreux le sont pour le marché français, 40 % pour le reste de l’Europe, 10 % au-delà.
Près de 120 ans après sa création, Norgine reste une entreprise familiale. Son président exécutif, Peter Stein, est un descendant du fondateur Victor Stein. Peter Stein a de la mémoire : « Je suis venu à Dreux en 1962. J’avais 3 ans à l’époque et je m’en souviens très bien. Parce que si mon père était très fier d’ouvrir une usine à Dreux, moi j’étais très déçu. Il me parlait d’usine et ce mot, pour moi enfant, voulait dire grosse cheminée et il n’y avait pas de cheminée ! ».
L’investissement de Norgine conforte Dreux comme place forte du cluster Polepharma, l’union professionnelle des industriels des produits pharmaceutique. Et ce d’autant mieux que les autres poids lourds du secteur, également Drouais, comme Ipsen et Mayoli, ont également de gros investissements en cours et à venir. Ces groupes nécessitent aussi de nombreux sous-traitants qui grandissent avec eux, qu’il s’agisse de transporteurs, d’imprimeurs comme le Drouais Pharprint spécialisé dans les notices.
