Relancé depuis quelques mois, le CLSPD (Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance) s’est retrouvé en séance plénière pour un nouveau point sur l’avancée des projets en matière de lutte contre la délinquance. Les autorités ont défini trois axes de lutte prioritaires sur le territoire dans les mois à venir.
« La délinquance n’a pas de frontières ». Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux a présidé la seconde réunion du CLSPD, il y a quelques jours en présence de Françoise Souliman, préfet d’Eure-et-Loir, Rémi Coutin, procureur de la République et Damien Stépho, maire de Vernouillet. Les deux villes sont en effet très concernées par la mobilité de la délinquance et la nécessité d’un travail commun pour y faire face. « On a travaillé sur l’articulation entre les différentes forces sécurité, la police nationale, avec des effectifs largement renforcés, puisque l’Etat a fait un effort conséquent avec l’arrivée de nouveaux fonctionnaires de police. »
Le maire de Dreux a rappelé que la police municipale allait « travailler une partie de la nuit et les week-ends, notamment pour la gestion de la vie nocturne en centre-ville. On aime l’activité nocturne, mais il ne faut pas que ce se soit le bazar ». La lutte contre le trafic de drogue reste une des priorités, « avec un travail colossal effectué sur les points de deal qui ont été plus que divisés par deux. » A ce sujet, l’arrivée d’un « chien-stups » à Dreux est désormais confirmée « parce que nous avons un souci sur cette question des stups ». Le renforcement de la vidéoprotection est toujours d’actualité avec le remplacement progressif du matériel, l’acquisition de caméras mobiles « pour adapter nos dispositifs par rapport aux phénomènes de délinquance sur toute l’aire urbaine et aux dépôts sauvages qui ne donnent pas une belle image de la ville. Tous les acteurs sont mobilisés sur ces questions, cela nous rassure beaucoup, même si les chiffres ne sont pas catastrophiques, il y a de nouveaux phénomènes qu’il faut endiguer. »
Rémi Coutin, procureur de la République, a rappelé à quel point ses services étaient attentifs à ce qui se passe dans la ville de Dreux et dans l’agglomération en général, « un point de fixation de la délinquance. On a une vraie prévalence des infractions à la législation sur les stupéfiants, et d’une façon secondaire des violences urbaines qui se traduisent par des agressions régulières et inacceptables contre les services de police ». Le procureur de la République entend bien lutter « contre cette spécificité drouaise et vernolitaine, selon les nuits. Je ne peux pas l’accepter en tant que procureur. Même si ce qui se passe aujourd’hui est sans commune mesure avec ce qu’il se passait il y 20 ans, il faut continuer pour que le niveau de la délinquance soit le même que celui du reste du département. » Rémi Coutin est également en pointe dans la lutte contre les violences conjugales. « On a fait le constat qu’il y a peut-être moins de plaintes déposées ici, alors qu’il n’y en a sans doute pas moins dans cette ville qu’ailleurs. » Ces trois types de délinquance, stupéfiants, violences urbaines et conjugales seront au cœur des préoccupations ces prochains mois. « Ce n’est
pas original, mais il faut continuer à taper à tous les étages, du petit consommateur à l’organisateur du trafic, en passant par ceux qui tiennent le deal au bas des immeubles. Dans les cas les plus importants, cela peut aller jusqu’à la saisie des bien immobiliers. Cela fait beaucoup plus mal au délinquant que la peine de prison à laquelle il est un peu habitué, puisqu’il sait que tôt ou tard il risque d’y passer. Le fait de ne plus avoir l’appartement, la maison ou la voiture de luxe, ça fait beaucoup plus mal. »
Maire de Vernouillet, Damien Stépho se félicite de « cette coopération intermunicipale ou interservices est très bonne. Au final, même si on a des sensibilités différentes, l’aire urbaine doit afficher une certaine homogénéité. On a bien travaillé avec la Ville de Dreux notamment la vidéoprotection sous la houlette de l’Etat qui a été initiateur et accompagnateur. Il y a des choses sur lesquelles on peut intervenir, au service d’une seule chose, le sentiment de sécurité. On a une image positive à cultiver. »
Françoise Souliman, préfet d’Eure-et-Loir a souligné que 2020 « a été plutôt une bonne année sur le plan de la délinquance sur l’ensemble de l’Eure-et-Loir. Le trafic de stups est le principal objet délictueux que l’on veut éradiquer, c’est plus 85% de démantèlement de trafics de stupéfiants, dans les zones de reconquête républicaine, c’est 25% en plus de trafic de cannabis saisi, 11 points de deal sur 14 démantelés. Ce ne sont pas effets de moulinet. C’est un travail concret précis quotidien et permanent. Ce ne sont pas des renforts pour faire joli, mais pour travailler et nous permettent de mener une véritable déstabilisation des trafics. Mais ça n’est pas suffisant, nous en sommes conscients. » Si les chiffres ont été bons avec le Covid et une diminution « des cambriolages et des vols de voitures bien compréhensibles, en matière de violences intrafamiliales, on n’a pas les chiffres que l’on devrait avoir. Il faut retravailler notre politique pour qu’à l’intérieur du foyer celui qui est victime de violences puisse le dire sans crainte et qu’on puisse tout de suite traiter ce sujet. Il n’y a pas de raison que Dreux soit épargné par ce phénomène qui est hélas très répandu sur tout le territoire national.
En ce qui concerne le trafic de Drogue « On sait que les trafiquants ne sont pas fous. Ils savent qu’à Dreux nous sommes nombreux et que dans les petits villages autour on était beaucoup moins nombreux. Cela ne nous a pas échappé et nous allons y travailler. »