Plus de 500 élus se sont retrouvés au Parc des expositions de Dreux pour le Congrès annuel des maires et présidents d’intercommunalités. Deux sujets les préoccupent : leur autonomie financière et les violences qu’ils subissent.
L’indépendance financière des collectivités est un sujet d’autant plus crucial pour les élus locaux que le gouvernement a annoncé, quelques heures avant le Congrès, son intention de retirer 5 milliards d’euros d’aides aux collectivités sur les 40 milliards à trouver en urgence, souligne Joël Billard, président départemental de l’Association des maires de France (AMF 28). Elles le vivent comme une injustice, insiste Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux: « Les collectivités ne représentent que 19 % de la dépense publique mais 70 % de l’investissement. Nous ne sommes pas responsables des 3.300 milliards de dette de la France. Ce sont les collectivités qui font tourner notre économie et répondent aux besoins quotidiens des citoyens. Quand vous investissez, vous soutenez l’activité aujourd’hui, mais surtout vous vous assurez de celle de demain ». ».
Pour autant, les aides de l’État restent essentielles : « Elles représentent, pour une ville comme Dreux, 56 % du budget. Nous ne devons pas faire contre l’État, mais avec. À nous d’être imaginatifs et d’agir en réfléchissant sur le long terme. C’est ce que nous avons fait par exemple pour la patinoire. C’est un investissement que nous avons décidé et entièrement financé. Nous tablons sur un déficit de 500.000 € la première année mais, en face, il faut mettre 350.000 € de rentrées fiscales du site Otium et des futures aides pour un système de gestion énergétique vertueux. La Patinoire non seulement sera rentable d’ici deux ou trois ans mais il faut aussi voir qu’Otium, c’est 350 emplois créés ».
Le Préfet Hervé Jonathan approuve le « avec » : « J’ai vu des élus, des agents municipaux, des gendarmes, des sapeurs-pompiers, ensemble, mettre en avant cette force humaine. C’est ensemble que nous pouvons surmonter les obstacles ».
La question de la sécurité des élus s’est aussi imposée comme une priorité lors de ce Congrès. Pierre-Frédéric Billet, également vice-président de l’AMF28 référent de la lutte contre les violences faites aux élus, a évoqué la pression croissante à laquelle les élus sont soumis. « En Eure-et-Loir, il y a 350 maires, 350 communes qui font battre le cœur républicain. Mais il y a une fatigue républicaine face à un climat de violence qui reste souvent impuni ou mal puni. ».
1.300 maires en France et des dizaines de milliers de conseillers municipaux ont démissionné depuis le début du mandat. Pour mieux protéger les élus, Pierre-Frédéric Billet propose de « créer un poste de référent dans chaque mairie, en lien avec les autorités judiciaires ». Le Préfet Jonathan, a également rappelé l’impératif de porter plainte en cas de menaces, insultes ou harcèlement, afin que les responsables puissent être poursuivis.
