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Un atlas pour mieux protéger la biodiversité locale

05 Avr 2023
Actualités, Nature

Après plus de deux ans d’études et d’inventaires, la Ville de Dreux a dévoilé le 4 avril son premier Atlas de la biodiversité communale (ABC). Accessible au plus grand nombre, cette réalisation est un outil précieux qui recense les milieux et les espèces présents sur le territoire. Il s’inscrit dans la démarche « Territoires engagés pour la nature » pour laquelle la municipalité a été reconnue dès le début du mandat.

« Nous connaissions la richesse de notre patrimoine bâti, mais celle de notre patrimoine naturel se révèle tout aussi importante grâce à cet Atlas de la biodiversité. On a recensé 512 espèces floristiques sur la ville dont 56 classées “Assez rare” à “Très rare” ainsi que 256 espèces faunistiques. » C’est en ces mots que le maire de Dreux, Pierre-Frédéric Billet, a présenté le premier inventaire naturaliste réalisé à l’échelle communale, acte concret de sa politique menée dans le cadre de la transition écologique.

Du travail collaboratif

L’ABC constitue en effet une étape importante dans la prise de conscience collective de la place essentielle, mais fragile, de la nature. Il va ainsi permettre à la collectivité et aux Drouais de mieux identifier et comprendre le patrimoine vivant de la cité durocasse. Une connaissance partagée qui poursuit un double objectif : sensibiliser aux enjeux de biodiversité et préserver la richesse de cet écosystème. « Ce résultat est le fruit de notre collaboration avec l’Office français de biodiversité (OFB) qui nous a soutenu financièrement et accompagné dans ce projet ainsi que l’association Eure-et-Loir Nature, mobilisée sur la partie technique et opérationnelle avec leurs naturalistes qui ont, ces deux dernières années et au fil des saisons, documenté l’environnement naturel de Dreux, » a précisé Nelson Fonseca, adjoint au maire en charge de la Transition écologique.

Du côté de l’OFB, l’initiative scientifique a été suivie de près par Marine Colombey, chargée de mission à la direction régionale Centre-Val de Loire. Son rôle a été d’aider et suivre la réalisation de cet ABC. Une implication qui permet ensuite à l’OFB de remonter les informations et de les partager au plus grand nombre. Car l’enjeu est de capitaliser ces expériences à l’échelle nationale comme l’a expliqué l’un de ses collègues présents, Damien Amoric. Sur le terrain, ce sont les experts d’Eure-et-Loir Nature comme Élodie Chatel, chargée de mission biodiversité, qui étaient à la manœuvre pour réaliser cet inventaire. Mais ils n’étaient pas seuls, puisqu’ils ont aussi eu l’appui de l’Avern (Association Vie Environnement Respect Nature) du Cen (Conservatoire d’espaces naturels – gestionnaire du pont Hoddé) et de l’association Hommes et Territoires.

…au partage des connaissances

Pendant près de 18 mois, les acteurs locaux se sont donc mobilisés pour observer, collecter et rassembler dans un document unique des données sur la faune et la flore, les habitats naturels,les zones humides, les cours d’eau, les parcs et jardins, les friches, les talus, les bords de route… Pour le président d’Eure-et-Loir Nature, Joël Auboin, ces informations sont cruciales pour les spécialistes comme pour « le grand public de plus en plus éloigné de la nature ». « Ces études permettent de connaître et comprendre les êtres vivants. Chaque espèce, qu’elle soit commune ou rare, a un rôle à jouer dans l’équilibre de la biodiversité. » Parallèlement à ce recensement, les naturalistes ont aussi cartographié 86% des secteurs communaux afin d’établir une répartition des espèces et habitats, et de cibler des zones à forts enjeux de biodiversité (voir encadré).

En s’appuyant sur cette photographie précise du patrimoine vivant local, les naturalistes établissent ainsi des préconisations pour la mise en place d’actions qui ont été déclinées en trois axes prioritaires pour la Ville :

  • La préservation des milieux naturels (gestion des pelouses calcicoles ou des prairies mésophiles, favoriser la biodiversité dans les espaces publics…)
  • Préserver et accueillir les espèces indigènes (les chauves-souris, l’avifaune aquatique ou cavernicole, le robinier faux-acacia, l’élodée du Canada…)
  • Sensibilisation (partager le patrimoine communal, replacer la nature dans les cours d’écoles, créer un club nature…)
En mars 2022, la naturaliste d’Eure-et-Loir Nature, Élodie Chatel (à droite) étudiait, avec ses collègues, la faune et la flore du parc Louis-Philippe.

L’ABC au cœur des projets de demain

Avec cette base de données de référence, la Ville de Dreux va désormais pouvoir intégrer encore un peu plus la faune et la flore dans les projets futurs de la cité, « dont son nouveau plan local d’urbanisme (PLU) favorable à la biodiversité » comme l’a rappelé Nelson Fonseca. L’ABC se veut donc être aussi un outil d’aide à la décision pour les politiques publiques locales dans leurs démarches d’aménagement en privilégiant l’existant sur la consommation d’espaces naturels.

Pour exemple, le maire Pierre-Frédéric Billet a cité le projet de réhabilitation de l’ancien sanatorium et la prise en considération de son cadre naturel existant. À la fois à travers la préservation d’espèces comme les chauves-souris qui ont conduit le promoteur Histoire & Patrimoine à repousser de quelques mois le démarrage des travaux afin de protéger leur cycle de reproduction ; mais aussi à travers la valorisation de l’environnement par les porteurs de projets qui vont développer des jardins pédagogiques, des promenades, etc. « L’Atlas va lui-aussi participer à renforcer cette impression d’être dans un endroit privilégié. »

Plus largement, l’ABC va faciliter la « prise de conscience qu’on ne peut plus construire ni consommer le foncier de la même façon qu’auparavant ». C’est d’ailleurs l’un des autres engagements pris par la municipalité en devenant avec l’Agglo “Territoires pilotes de la sobriété́ foncière”. Une labellisation nationale qui vise à encourager un urbanisme plus durable pour des villes et territoires, comme Dreux, engagés dans la transition écologique.

L’Atlas de la biodiversité communale sera, dans les prochains jours, mis à disposition sur le portail https://abc.naturefrance.fr.

Les 9 secteurs définis à fort impact environnemental

  • Le coteau de Comteville
  • Le coteau du Bois des Buissons
  • Le coteau Sous Roule
  • L’étang des Châtelets
  • Le marais de Muzy
  • La pelouse des Livraindières
  • Le pont Hoddé
  • La vallée Vaubreau
  • Les zones humides des Châtelets

Vous avez des arbres remarquables chez vous ?

Actuellement, la Ville réalise un recensement des arbres remarquables à l’échelle communale. Si vous avez des sujets hors du commun ou avec des particularités exceptionnelles sur votre propriété privée, participez à cet inventaire en vous signalant par mail à contact@dreux-ville.fr

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