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Le Musée fait dialoguer culture et nature   

05 Mai 2023
Actu, Actualités, Culture

Après un premier volet d’accrochage citoyen consacré aux Femmes influentes il y a un an, le Musée d’Art et d’Histoire de Dreux poursuit cette pratique collaborative avec une seconde exposition, Eden urbain. Cette fois, ce sont l’eau et la nature dans la ville qui sont mises à l’honneur par des Drouais sur les cimaises du Musée.   

L’eau comme paysage urbain   

Membre des Territoires engagés pour la nature, la Ville de Dreux, à travers les actions de la municipalité, favorise la mise en lumière de son vaste patrimoine naturel, dont l’affluent de l’Eure qui la traverse, la Blaise. Si l’un des premiers chantiers envisagés est celui du quai aux Arbres – qui donnera un accès direct à la Blaise pour les piétons et rétablira la configuration du canal telle qu’elle était au XVIIIe siècle – il semblait naturel, pour le Musée d’Art et d’Histoire, de s’interroger sur la place occupée par l’eau, et plus généralement l’environnement, dans l’espace urbain au fil des siècles.    

« Avec cette exposition, on a souhaité offrir une plongée entre urbain et nature, comprendre quel est le rapport à la nature et comment il évolue dans le temps. C’est l’occasion aussi d’aborder l’histoire et l’évolution de la Ville de Dreux à travers les siècles, » explique Fouzia Kamal, adjointe à la culture.

À travers une sélection d’œuvres réparties en sept sections, l’exposition a ainsi pour ambition de montrer les différentes formes par lesquelles eau et nature s’observent, et évoluent, dans la cité. Car si elles sont sans conteste des éléments primordiaux dans le cadre de vie, le développement et l’ornementation des villes, elles ont longtemps été – et sont encore parfois – des freins à l’organisation et l’expansion urbaine. En cela, l’exposition retrace l’histoire de cette confrontation entre l’homme et son environnement. Il sera également question du rapport entre villes et champs, mais aussi du déploiement du végétal et de ses motifs à l’intérieur des appartements et maisons. Autant de thématiques diverses qui permettront de découvrir toutes les parcelles de la nature urbaine qui nous entourent.   

Un accrochage citoyen et responsable  

Avec ce nouvel accrochage citoyen, le Musée d’Art et d’Histoire de Dreux s’inscrit pleinement dans la lignée de la mission Musées du XXIe siècle, qui invite à replacer les rapports humains, les discussions et les échanges au sein des institutions culturelles, en suscitant la participation de la population. Chaque année pendant trois ans, des Drouais volontaires choisissent des œuvres au sein des réserves du Musée et sont interviewés, puis filmés, pour expliquer leur choix.  

La crise sanitaire et climatique ayant remis en question le turnover rapide d’expositions d’œuvres avec un long parcours de transport et les renouvellements fréquents de mobilier, Clémence Poupin, directrice du Musée, insiste sur le choix d’œuvres locales. « À Dreux, ce contexte conforte l’idée de se recentrer sur les œuvres de nos collections, en un circuit court. » Ce qui diminue considérablement l’empreinte carbone.  « Comme les années précédentes, l’exposition Eden urbain présentera donc des œuvres du musée habituellement conservées dans les réserves tout en recyclant les éléments de scénographie, » rappelle-t-elle. Et de poursuivre : « Avec la mise en place de ces bonnes pratiques, le musée de Dreux prend le train en marche et relève, à son niveau, le défi d’une consommation énergétique responsable. » 

Après les femmes influentes et l’eau dans la ville, l’année prochaine, le dernier volet de l’accrochage citoyen aura pour toile de fond un monument du patrimoine eurélien.   

Le commissariat d’exposition confié aux jeunes  

Cette année, le choix du commissariat d’exposition s’est tourné vers des jeunes générations, comme le précise Fouzia Kamal. « Comme la première édition, on a souhaité une exposition portée par des commissaires citoyens, justement pour ouvrir les portes du musée et s’adresser à tous. Cette année, la mission a été confiée à des lycées et étudiants, pour diversifier les approches. L’idée, c’était vraiment qu’ils s’approprient les oeuvres et transmettent leurs émotions car l’art c’est avant tout une question de sensibilité. Je tiens à les féliciter pour le travail accompli ! »

Des lycéens commissaires de l’exposition entourés de membres de l’équipe ayant participé au projet.

« C’est très intéressant de confronter des publics différents à la conception d’une exposition, précise Delphine Eristov, chargée des publics au Musée d’Art et d’Histoire. Pour ce second volet d’accrochage citoyen, on a choisi des jeunes car il nous semblait pertinent d’impliquer ce public dans une exposition mêlant art et écologie. La nature fait vraiment partie de leurs préoccupations. » Ainsi, ce sont neuf lycéens de terminale en spécialité histoire des arts au lycée Branly, huit étudiants du Campus connecté du Dôme, leur tutrice Eva Cordeaux, et le professeur détaché au Musée Joël Dubos, qui se sont attelés au difficile choix artistique à partir d’une sélection d’œuvres issues des collections du Musée. Dix-neuf regards, pour vingt et une œuvres montrées, parmi lesquelles des peintures à l’huile, lithographie, sculpture en pierre, faïence, gravure, plans et objets du quotidien… qui traitent tous, à leur manière, du lien entretenu avec l’eau et la nature au sein de l’environnement urbain.   

Comme pour l’exposition citoyenne précédente, Delphine Eristov a accompagné pas à pas le groupe, du choix des œuvres jusqu’à la construction de leur raisonnement – pourquoi ce choix ? Que ressentent-ils face à cette œuvre ? Qu’est-ce qu’elle leur évoque ? etc – pour aboutir à leur témoignage filmé et diffusé sur des totem numériques au sein du parcours scénographique. Pour Gabriel, par exemple, le lycéen à choisi le Bouquet de fleurs de Louis Valtat entre autre pour « la richesse des couleurs » mais aussi parcequ’il lui évoque un objet familial. Quant à Bryan, qui a sélectionné Les quatre dauphins de Georges Vallée, il affirme avoir « été ému par l’ambiance et l’atmosphère un peu nostalgique de petit village. Cette oeuvre m’a rappelé les étés chez mes grands-parents. Ce que j’ai aimé aussi c’est qu’on perçoit bien la cohabitation entre la nature et la ville. » Si cette action collaborative permet aux jeunes de se sensibiliser aux thématiques, d’affiner leurs ressentis, d’expliquer et de partager leurs points de vue face à une production artistique, l’exercice est également très bénéfique, dans le cadre du grand oral en l’occurrence. Ce bel exemple de projet citoyen qui allie habilement participation, inclusion des publics et culture muséographique, promet une exposition aussi plaisante qu’instructive.   

Informations pratiques  

Eden urbain – Jusqu’au 31 décembre 2023  

Musée d’Art et d’Histoire de Dreux  

5, place du Musée – 28100 Dreux   

Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h  

Gratuit  

Renseignements et réservations : 02.37.38.55.75 / musee@ville-dreux.fr   

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