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Ipsen parie sur Dreux 

17 Sept 2024
Actualités, Économie

Ipsen injecte 20 millions d’euros sur son site drouais qui devient le centre névralgique du groupe pharmaceutique mondial. C’est à Dreux qu’à partir de molécules sont conçus des médicaments de pointe destinés aux pathologies lourdes : cancers, neurologie et maladies rares. 

Le laboratoire Ipsen voit grand et loin, et c’est Dreux qui en profite. Le site de la rue Ethe-Virton est en effet en train de s’agrandir pour accueillir les laboratoires de recherche et développement qui se trouvaient aux Ulis (Essonne). Docteurs en biologie, ingénieurs en pharmacologie et autres scientifiques de très haut niveau rejoignent une ville elle aussi en pleine mutation, souligne le maire Pierre-Frédéric Billet, invité à découvrir en septembre dernier les investissements d’Ipsen à Dreux : 

« Nos grands projets immobiliers comme la réhabilitation de l’ex-sanatorium mais aussi la reconstruction de l’hôpital qui débutera en 2026, ou encore le billet de train unique Navigo-Rémi, sont autant d’équipements et de services qui répondent aux besoins de ces cadres supérieurs et tous les Drouais en profitent ». 

Ipsen se concentre désormais sur trois créneaux : l’oncologie (environ 75% de son activité), la neurologie (21%) et les maladies rares (4%). La dernière entreprise rachetée l’année dernière par le groupe lui permet de travailler aujourd’hui sur onze familles de traitements, explique Laurent Bertocchi, directeur du site : « Nous partons de la molécule. C’est maintenant à Dreux que nous mettons au point la forme qu’aura le traitement (gélule, cachet, injectable, etc), le processus qui permet de le fabriquer et la manière dont il évolue ». 

L’effectif drouais est passé de 90 à plus de 150 personnes. La centaine de collaborateurs dédiés à la recherche et au développement travaillent dans des salles blanches équipées de matériels extrêmement pointus, ou dans de grandes salles aménagées en plateau équipé de dizaines d’ordinateurs : « Lorsque par exemple nous avons déterminé qu’un traitement sera produit sous forme de cachet, nous travaillons aussi bien sur sa forme, sa concentration en produit actif que sur sa tenue sous tous les climats, aussi bien dans son emballage que dans l’organisme ». 

Entre les travaux d’agrandissement, d’aménagements et les équipements, Ipsen a programmé 20 millions d’investissements sur le site drouais en quatre ans (2023-2027). « Dreux est devenu notre centre névralgique, car c’est d’ici aussi que nous organisons les livraisons et que nous réalisons toutes les fiches de paie du groupe », ajoute la vice-présidente Véronique Delvolva-Rosset. 

Ipsen emploie 5.800 personnes dans le Monde, dont 1.500 en France, et réalise un chiffre d’affaires de plus de 3,1 milliards d’euros : 40% en Europe ; 33% en Amérique du Nord ; et 27% en Asie-Pacifique et Amérique latine. Et le groupe n’a pas fini de grandir, car Ipsen a identifié que le plus fort potentiel de développement se situe sur les maladies rares. 

La famille Beaufour veille toujours 

Le groupe Ipsen est l’héritier de la société créé en 1929 à Dreux par le Dr Henri Beaufour pour produire le Romarène, un médicament aux extraits de racine de romarin pour le traitement des désordres digestifs. Albert Beaufour lui a succédé et, à son décès, en 2000, les 76% du capital détenus par la famille dans les laboratoires Ipsen-Beaufour ont été répartis entre ses trois enfants. L’une des filles a vendu sa part, mais Anne et son frère Henri contrôlent toujours plus de 50% du groupe Ipsen : « Et ils sont très attentifs aux grands choix stratégiques de l’entreprise, mais aussi au site de Dreux », soulignent Véronique Delvolva-Rosset et Laurent Bertocchi. 

Mayoly grandit aussi 

La vente par le groupe Ipsen-Beaufort de sa branche médecine familiale au groupe Mayoly-Spindler a été finalisée en 2022, pour 350 millions d’euros. Cette cession conforte les deux sociétés dans le patrimoine industriel français. Mayoly Spindler, spécialisé en gastro-entérologie et en dermato-cosmétique (Topicrem), entre ainsi dans le top 5 européen dans ces spécialités. Mayoly récupère notamment, via Ipsen, la production du Smecta (troubles gastriques) de l’usine drouaise, mais aussi du site de Tianjin, en Chine. 

Le site drouais emploie environ 300 personnes et bénéficie aussi de plusieurs millions d’euros d’investissements. Les travaux permettant de séparer physiquement les sites de Ipsen et de Mayoly sont dans leur dernière phase. 

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